Quand je suis arrivée chez SeLoger le 15 février 2001, je suis tout d’abord passée par la case Promovacances.

Après la banque, quel changement. Des bureaux beaucoup moins luxueux (fini le quartier de l’Opéra), des salariés jeunes et divers. Le monde ici est bien différent : les gens fument dans les bureaux et dans les réunions et portent des shorts ! Deux fois par mois, il faut faire attention où l’on marche : les pages du magazine papier SeLoger sont organisées dans les couloirs (chemin de fer …).

Et en plus personne ne sait ce qu’un Contrôleur de Gestion fait exactement – sauf les dirigeants qui m’ont embauchée suite aux conseils d’un cabinet qui accompagne leur croissance exponentielle.

Jusqu’à ce que je leur annonce le 1er avril quel Chiffre d’Affaires ils vont faire pour tout ce mois là, en me basant sur une analyse statistique des ventes sur plusieurs années.

J’ai établi une fourchette serrée, avec trois méthodes différentes (en fonction du mois, vacances scolaires ou pas puis moyenne annuelle) et je suis tombée pile au milieu.

Et là, d’un coup, les gens ont compris à quoi je sers, ma crédibilité est établie. Si le CA prévu pour le mois est trop inférieur à l’objectif : on ouvre la vanne des offres spéciales pour les ventes de dernière minute …

Et je peux aussi prévoir (avec moins de finesse) le CA des mois suivants, ce qui augmente la visibilité à court terme.

L’exercice de budget est plus rationnel, basé sur des statistiques de saisonnalité observées les années précédentes. Les indicateurs d’activité sont établis et suivis sur des Tableaux de Bord sympa. Je fais des études en fonction des types de vacances avec des présentations fun pour coller à “mon public”.

Puis les avions s’écrasent aux Etats-Unis en septembre, le monde choqué se fige. Plus d’avions dans le ciel, et plus de financement des besoins en trésorerie des Agences de Voyages. Nous nous battons pendant des mois pour sauver l’entreprise, jour et nuit littéralement. Enfin Promovacances est vendu pour 1 Franc symbolique à Karavel et je suis transférée sur SeLoger.

SeLoger

Découverte d’une activité toute nouvelle, mais plus besoin de faire mes preuves. La prospection se fait avec des fiches Bristol cartonnées et le nom des prospects imprimés et collés. Pas facile de faire des bases de données dans ces conditions.

Le logiciel de comptabilité n’est pas vraiment prévu pour faire des états de restitution, le logiciel de production fait maison non plus.

Petit à petit j’obtiens des données que je peux traiter rapidement (fichier csv principalement) de manière semi-automatique sous Excel.

Au cours des années les outils sont de plus en plus sophistiqués, les gains en productivité et la sécurisation des données suivent.

De nouveaux services et départements sont créés : Data, Produits …

Les dirigeants changent, les fondateurs vendent leurs parts, je deviens actionnaire, la société passe par une recherche de nouveaux investisseurs, puis une introduction en bourse puis une OPA.

Et nous sommes passés d’une start-up de 30 personnes à un groupe multisites de 800 personnes (salariés et prestataires).

Le Service aussi a grandi - moins vite - nous sommes passés de 1 à 7 personnes sur 2 sites.

Le CA est passé de 10 à + de 200M€.

Le début du changement

Je commence à faire du télétravail un jour par semaine à partir de mai 2006, car je partage ma vie entre Paris du lundi au jeudi et Poitiers de vendredi à dimanche. Je suis la première et c’est un peu confidentiel, je suis l’exception.

Les grèves massives des transports fin 2019, puis la crise Covid démocratisent complètement le télétravail, 100% des salariés et prestataires à partir de mars 2020.

Je suis donc désormais à plein temps dans ma maison au Sud de Poitiers, heureusement le travail de Contrôleur de Gestion se prête très bien à cela. Et mon équipe est constituée de personnes responsables et impliquées, le Management n’est pas spécialement plus compliqué.

Une page se tourne

Début 2021 :

20 ans chez SeLoger + une crise sanitaire qui perdure, il est temps de se poser des questions sur mon avenir à court, moyen et long terme. Il y a désormais une distance physique certaine entre moi, mon employeur et mes collègues.

Il est temps de tourner la page, après une rupture conventionnelle, je me lance dans l’aventure de l’entreprenariat : je vais continuer à faire ce que j’adore, mais pour mon propre compte. J’ai beaucoup à offrir, je vais pouvoir le faire dans un cadre plus souple, mais je dois me faire connaître...

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